L. S.
DE TALLEYRAND
A YOUSSOUF KHODJA,
PREMIER MINISTRE
DU BEY DE TUNIS,
LE 18 FRIMAIRE AN X
[2 NOVEMBRE 1800]
Paris, le 18 frimaire an X [9 décembre 1801]
Magnifique Seigneur,
Le premier Consul, en prescrivant au citoyen Devoize de retourner à Tunis, lui a remis pour le Bey une lettre dans laquelle il témoigne à ce prince le désir qu’il a de voir la paix promptement et solidement rétablie entre les deux nations. Tel est personnellement mon vœu, et je ne doute pas que ce soit également le vôtre. Je vous prie d’accueillir le citoyen Devoize avec la même amitié dont vous l’avez toujours honoré, et à laquelle le caractère de la mission dont il est chargé lui donne en ce moment des droits particuliers.
Je désire vivement que la paix une fois rétablie soit durable ; j’y contribuerai de tous mes moyens. J’espère que, de votre côté, vous tendrez constamment au même but et que, par une heureuse réciprocité de procédés satisfaisants, la bonne intelligence n’éprouvera plus d’altération.
Recevez, magnifique Seigneur, l’expression de mes sentiments d’estime et d’affection pour votre personne.
Ch. Mau. Talleyrand.