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TALLEYRAND D'APRES GERARD




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TROISIEME NOTE

ADRESSEE A SON EXCELLENCE

M. LE GENERAL KNOBELSDORFF

EN DATE DU 19 SEPTEMBRE 1806

OU IL REITERE SES CRAINTES SUR

LA CONTINUATION DES ARMEMENTS DE LA PRUSSE

ET REPONSE DE M. DE KNOBELSDORFF

EN DATE DU 20 SEPTEMBRE 1806




Le soussigné ministre des relations extérieures a exprimé à S. Exc. M. de Knobelsdorff, dans la note qu’il a eu l’honneur de lui remettre le 13 septembre, les dispositions confiantes avec lesquelles S. M. l’EMPEREUR a reçu les assurances données par M. de Knobelsdorff, que les mouvements militaires de la cour de Berlin n’étaient le résultat d’aucun concert hostile contre la France, mais uniquement l’effet d’un malentendu, et qu’ils cesseraient au moment où les premiers rapports de S. Exc. seraient parvenus à Berlin.

Cependant les nouvelles qu’on en reçoit chaque jour portent tellement tous les caractères d’une guerre imminente, que S. M. I. doit avoir quelque regret de l’engagement qu’elle a pris de ne pas encore appeler ses réserves, et de différer la notification constitutionnelle d’après laquelle toutes les forces de la Nation seraient mises à sa disposition. Elle remplira cet engagement ; mais elle croira contraire à la prudence et aux intérêts de ses peuples, de ne point ordonner dans l’intérieur toutes les mesures et tous les mouvements de troupes qui peuvent avoir lieu sans notification préalable.

S. M. a en même temps chargé le soussigné d’exprimer de nouveau à S. Exc. M. de Knobelsdorff, qu’elle ne peut pas encore s’expliquer par quel oubli de ses intérêts, la Prusse voudrait renoncer à ses rapports d’amitié avec la France. La guerre entre les deux Etats lui parait une véritable monstruosité politique et, du moment où le cabinet de Berlin reviendra à des dispositions pacifiques et cessera de menacer les armées d’Allemagne, S. M. prend l’engagement de contremander toutes les mesures que la prudence lui commandait de prendre. Elle saisira avec plaisir, comme elle ne cesse de le faire dans toutes les circonstances, l’occasion de témoigner à S. M. le roi de Prusse, le prix qu’elle attache à son amitié, à une union fondée sur la saine politique et sur des intérêts réciproques, et de lui prouver que ses sentiments sont toujours les mêmes, et qu’aucune provocation n’a pu les altérer.

Le soussigné se félicite de pouvoir donner à S. Exc. M. de Knobelsdorff une assurance aussi formelle des dispositions de S. M., qui sont tellement étrangères à toute idée de guerre avec la Prusse, qu’elle a déjà commis une faute militaire très grave, en retardant d’un mois ses préparatifs, et en consentant à laisser passer quinze jours encore, sans appeler ses réserves et ses gardes nationales.

Cette confiance que S. M. aime à conserver, prouve combien elle apprécie la parole que lui a donnée S. Exc. M. de Knobelsdorff, que la Prusse n’était entrée dans aucun concert avec les ennemis de la France, et que les assurances qu’elle a reçues, en mettant un terme au malentendu qui vient de s’élever, feraient cesser les armements qui en ont été la suite.

Le soussigné saisit avec empressement cette occasion de renouveler, etc., etc.

Paris, le 19 septembre 1806.

Signé, CH. MAUR. TALLEYRAND, prince de Bénévent.


REPONSE DE M. DE KNOBELSDORFF DU 20 SEPTEMBRE 1806


Le soussigné, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de S. M. le roi de Prusse a reçu hier la note qui lui a été adressée par S. Exc. M. le prince de Bénévent, ministre des relations extérieures.

Si, dans cet office, le soussigné a retrouvé avec une extrême satisfaction, l’assurance précédemment consignée dans la note du 13 septembre, que S. M. l’EMPEREUR et ROI remplirait l’engagement qu’elle a pris d’attendre le résultat des explications données au marquis de Lucchesini et au général de Knobelsdorff avant de prendre un parti sur les notifications constitutionnelles qui mettraient toutes les forces de la nation française à la disposition du Gouvernement, il a appris avec une peine infinie que S. M. ait eu quelque regret de cet engagement, et que, tout en le remplissant, elle croit nécessaire d’ordonner toutes les mesures et tous les mouvements de troupes qui peuvent avoir lieu, sans notification préalable.

Le soussigné s’empresse de réitérer à S. Exc. M. le prince de Bénévent l’assurance que S. M. le roi de Prusse, loin d’avoir eu jamais l’idée de renoncer à ses rapports d’amitié avec la France, partage à cet égard tous les sentiments de S. M. Impériale et Royale, exprimés dans l’office auquel cette note sert de réponse : que loin d’être rentré dans un concert avec les ennemis de la France, S. M. Prussienne a toujours cherché à calmer tous les ressentiments pour faciliter le rétablissement de la paix générale ; enfin que loin de menacer les armées françaises en Allemagne par ses armements, ceux-ci n’ont eu lieu qu’à la suite d’avis reçus à Berlin, et qui étaient tellement alarmants, qu’il n’eût pas été possible de négliger des mesures de précaution commandées par la prudence pour le salut de l’Etat.

Le soussigné se plait à renouveler à S. Exc. M. le prince de Bénévent l’assurance qu’en prenant ces mesures, S. M. le roi de Prusse n’a pas renoncé un seul instant à l’assurance de voir se dissiper les nuages élevés entre elle et la France : et le général de Knobelsdorff est persuadé que tel sera le résultat des explications qui ont eu lieu.

En priant M. le prince de Bénévent de faire parvenir à la connaissance de S. M. l’EMPEREUR et ROI cette réponse à son office, le soussigné a l’honneur de renouveler à S. Exc. les assurances de sa haute considération.

Paris, le 20 septembre 1806.

Signé, le général KNOBELSDORFF.



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MONITEUR N° 288 DU MERCREDI 15 OCTOBRE 1806 P. 1258









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Remerciements à Hélène NUE




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Pierre COMBALUZIER - 64000 PAU - FRANCE - 1997
Membre fondateur
de l'Association " Les Amis de TALLEYRAND "




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