ARTICLE
DU JOURNAL DE PARIS
DU 21 JANVIER 1792
Nouvelles de Paris
M. Taleyrand-Périgord [sic], ancien évêque d’Autun, est parti d’ici, mardi dernier, pour l’Angleterre. On croit généralement qu’il est chargé d’une négociation particulière auprès de la Cour de Londres. Il n’est pas douteux qu’une alliance avec une nation, que l’énergie de son gouvernement et l’esprit de liberté qui l’anime et le dirige ont rendu la première puissance du monde, ne fût très désirable pour nous ; le succès de la révolution ne serait plus douteux avec un tel appui ; et il est très naturel de montrer quelque confiance au seul gouvernement de l’Europe qui, par une singularité remarquable, ait conservé jusqu’ici, à l’égard de notre révolution, une parfaite neutralité.
M. Taleyrand [sic] passe, dit-on, par Valenciennes, où il doit être rejoint par M. de Lauzun, qui ira avec lui à Londres. Il emmène aussi avec lui M. Gallois, homme de lettres, très connu par une excellente traduction de la Science de la législation de Filangieri, et par d’autres ouvrages ; mais qui mérite surtout l’estime et la reconnaissance des bons citoyens par un rapport plein de sagesse, de talent et de philosophie sur les troubles du département de la Vendée, où il avait été envoyé en qualité de commissaire du Roi.