PROTOCOLE
DE LA CONFERENCE
SUR LES AFFAIRES DE LA GRECE,
TENUE A LONDRES
LE 13 FEVRIER 1832
Présents : les PP. de France, de la Grande-Bretagne et de Russie.
Les PP. de France, de la Grande-Bretagne et de Russie, s’étant réunis en Conférence, ont procédé à l’examen des communications qui ont eu lieu entre les trois Cours sur le choix d’un Prince souverain de la Grèce.
Il est résulté de cet examen, que les trois Cours sont unanimement d’accord sur l’urgence de ce choix.
Qu’elles le considèreront comme le seul moyen de mettre un terme aux malheurs qui affligent la Grèce, et de prévenir ceux dont elle est encore menacée ;
Que, d’après leur opinion commune, le meilleur choix qu’elles pourraient arrêter, serait celui de S.A.R. le Prince Othon de Bavière, second fils de S.M. le Roi de Bavière, Prince qui, dans les circonstances présentes, leur semble réunir les conditions désirables plus complètement que tout autre candidat sur lequel pourraient tomber les suffrages des trois Cours.
En conséquence les P.P. sont convenus :
1° De donner communication à S.M. le Roi de Bavière de l’acte ci-joint A, par lequel la nation grecque a demandé aux trois Cours de procéder aux choix d’un Souverain ;
2° D’informer confidentiellement S.M. le Roi de Bavière, qu’il est de l’intention des trois Cours d’offrir la Couronne de la Grèce à son second fils, le Prince Othon de Bavière ;
3° D’inviter Sadite Majesté à déléguer à Londres un PP. spécial, ou à munir son Ministre près S.M.B., des pouvoirs nécessaires pour convenir, avec les PP. des Cours de France, de la Grande-Bretagne et de Russie, de tous les arrangements dont le choix du Prince Othon de Bavière devrait nécessairement être accompagné, afin d’assumer la tranquillité et la prospérité de la Grèce ;
4° De communiquer le présent protocole au Ministre de S.M. le Roi de Bavière résidant à Londres, avec invitation de le porter à la connaissance de son auguste Souverain ;
5° De le communiquer également aux Ministres de France, de la Grande-Bretagne et de Russie, accrédités auprès de la Cour de Munich, pour les mettre à même d’agir de concert d’après les intentions des trois Puissances.
TALLEYRAND.
PALMERSTON.
LIEVEN.
MATUSZEWIC.
ANNEXE A.
Le Président du Gouvernement grec aux Résidents des trois Puissances.
MM., Le Gouvernement grec s'empresse de vous transmettre une copie de la réponse que le Sénat vient de faire au message qu'il lui a adressé en date du 26 juillet et dont il a eu l'honneur de vous donner communication.
Vous verrez que le Sénat, en fondant son opinion sur les voeux exprimés unanimement par les provinces, partage celui que nous avons donné dans notre Office du 26 juillet.
Vous pouvez conséquemment donner encore une fois à notre auguste Souverain, l'assurance que la nation apprendra avec une profonde gratitude, le choix du Prince auquel les Cours Alliées confieront l'accomplissement de leurs généreuses intentions en faveur de la Grèce.
Nous aimons à espérer, qu'à cette occasion, vous mettrez sous les yeux de notre auguste Souverain, les observations les plus propres à convaincre S.M. de la nécessité urgente d'engager le Prince qui sera choisi, à se rendre une heure plus tôt sur les lieux.
Nous vous réitérons, etc.
Nauplie, le 5 août 1830.
J. A. CAPODISTRIAS.