LETTRE
DU PRINCE DE TALLEYRAND
A
LA PRINCESSE DE VAUDEMONT
EN DATE DU
17 DECEMBRE 1831
Londres, le 17 décembre 1831
Je vais aller entendre la lecture de la note de quarante pages, envoyée au Foreign Office avant-hier. Quand on a raison, on n’écrit pas quarante pages.
A Paris, on sera mécontent du traité sur les forteresses ; mais cette affaire se traite sans moi dans des conférences des quatre puissances et du plénipotentiaire belge. La France recommande, mais ne répond pas et n’entraîne pas. C’est, du reste, lord Grey qui est effrayé par la motion de lord Aberdeen, soutenue par le duc de Wellington, ce qui rend plus difficile à défendre la question des forteresses. Depuis que l’on a transporté la négociation des forteresses, on a ici de la méfiance. Cette affaire, traitée à part, a déplu depuis qu’elle est devenue publique. J’avais recommandé le secret, on ne l’a pas gardé….
Ch. Mau. TALLEYRAND.
in MEMOIRES DE TALLEYRAND