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TALLEYRAND D'APRES GERARD




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LETTRE

DU MINISTRE DES RELATIONS EXTERIEURES

A

M. LE COMTE PHILIPPE COBENZL

EN LUI ENVOYANT UN MEMOIRE

EN REPONSE A LA NOTE REMISE

LE 25 FRUCTIDOR AN 13 [12 SEPTEMBRE 1805]




Le soussigné a l’honneur d’envoyer à Son Excellence M. le comte de Cobenzl le mémoire ci-joint, fait en conséquence de la note du cabinet de Vienne, que M. le comte de Cobenzl adressa au soussigné le 25 fructidor.

Depuis que ce mémoire a été approuvé par Sa Majesté l’EMPEREUR DES FRANÇAIS, l’armée autrichienne a passé l’Inn et envahi la Bavière. Si les sentiments pacifiques dont Sa Majesté l’Empereur d’Allemagne et d’Autriche se dit animé sont réels, il sentira qu’aucune négociation ne peut avoir lieu, qu’aucune proposition ne peut être entendue, qu’au préalable les troupes autrichiennes n’aient repassé l’Inn et ne soient rentrées dans leurs limites. Si la Cour de Vienne refusait de les y faire rentrer, l’intention de Sa Majesté l’EMPEREUR est de l’y contraindre par la force des armes. Les maux qui seront la suite inévitable d’une telle guerre, retomberont en entier sur la Maison d’Autriche, et la victoire se déclarera contre l’oppresseur en faveur du faible opprimé.

Le soussigné a reçu de Sa Majesté l’EMPEREUR ET ROI l’ordre exprès de déclarer que, dans aucun cas, Sa Majesté ne souffrira que l’Autriche ne s’étende en Allemagne, fasse des acquisitions en Bavière, et mette à exécution le projet qu’elle a laissé souvent entrevoir, de porter ses frontières jusqu’au Leck, et de reléguer l’électeur de Bavière sur la rive gauche du Danube. Ce projet est trop contraire aux intérêts du Corps germanique, à ceux de la France, aux promesses que Sa Majesté l’EMPEREUR ET ROI a faites, aux engagements qu’il a pris de maintenir l’intégrité de la Bavière.

Après cette déclaration positive d’une détermination qui, dans toutes les circonstances quelles qu’elles soient, sera pour la France une règle de conduite invariable, c’est à la Maison d’Autriche à examiner s’il lui convient de courir toutes les chances d’une guerre, par cela seulement qu’elle désire, mais sans pouvoir raisonnablement espérer obtenir une portion de la Bavière, car elle chercherait vainement à dissimuler ce qui est aujourd’hui connu de toute l’Europe, que tel est véritablement son unique but.

Le soussigné renouvelle à son Excellence M. le comte de Cobenzl l’assurance de sa haute considération.

Signé, CH. MAUR. TALLEYRAND.


MEMOIRE INDIQUE DANS LA NOTE QUI PRECEDE


Sans s’arrêter aux allégations dont est remplie la note du cabinet de Vienne, en date du 16 fructidor (3 septembre dernier), on ne s’attachera qu’aux idées de paix que cette note semble présenter.

La cour de Vienne a fait des levées et des préparatifs de toute espèce ; aujourd’hui elle fait entrer une armée étrangère sur son territoire.

Son unique but, à ce qu’elle assure, est d’obliger la France et l’Angleterre à conclure la paix ; mais si tel est le but de la cour de Vienne, comment a-t-elle oublié de faire connaître sur quelles bases cette paix devra se conclure ?

Prendra-t-on pour base les traités de Lunéville et d’Amiens, ou le status praesens des deux nations, comme le voulait l’Autriche lors des premières ouvertures pour la dernière paix, ou enfin des prétentions puisées à la même source que les allégations dirigées aujourd’hui contre la France ?

En lisant attentivement la note de la cour de Vienne, on croit entrevoir qu’elle voudrait prendre pour base des négociations futures les traités de Lunéville et d’Amiens ; mais l’Angleterre, qui naguère a refusé de rétablir la paix sur ces mêmes bases, les adopte-t-elle aujourd’hui ?

Le cabinet de Vienne ne l’a pas fait connaître, et s’il arrivait qu’elle ne voulût point les adopter, Sa Majesté l’Empereur d’Allemagne, qui ne se chargerait pas du rôle de médiateur s’il n’en avait pas le véritable caractère, lequel consiste essentiellement dans une impassible justice et une impartialité parfaite, a sans doute pris, de concert avec d’autres puissances, des mesures pour obliger l’Angleterre à reconnaître son principe de médiation, comme il en a pris pour y contraindre la France ; sans doute il a des flottes prêtes, des croisières toutes établies, tous les moyens enfin qui sont indispensablement nécessaire au but qu’il s’est proposé.

La note du cabinet de Vienne n’offre d’éclaircissement sur aucun de ces points. Il est cependant essentiel de savoir :

1°. Si la Cour de Vienne entend que les traités de Lunéville et d’Amiens doivent être pris pour bases des nouvelles négociations, ou si ces traités doivent être considérés comme abolis.

2°. Dans cette dernière supposition, sur quelles bases la Cour de Vienne entend-elle que les négociations doivent s’établir ?

3°. Si l’Angleterre a manifesté son adhésion aux principes de la médiation.

4°. En cas de refus de sa part, quelles mesures ont été prises par le médiateur, et quels moyens sont à sa disposition pour la contraindre d’y adhérer ?

Si la Cour de Vienne ne s’est point fait à elle-même ces questions, et si elle a besoin de temps pour y répondre, cela seul doit l’avertir qu’elle a mis dans ses démarches une précipitation contraire, non seulement à toutes les assurances qu’elle avait données, mais encore au but qu’elle déclare s’être proposé, et, on ose le dire, à ce qu’une politique éclairée conseillait à la Maison d’Autriche. Au reste, les temps à venir décideront si elle a été guidée par un juste sentiment de ses propres intérêts, ou séduite par d’aveugles préventions.



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A PARIS

DE L'IMPRIMERIE DE H. AGASSE, RUE DES POITEVINS, N° 14

VENDEMIAIRE AN 14 -- 1805









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Remerciements à Hélène NUE




" Quaero, Colligo, Studeo "









Pierre COMBALUZIER - 64000 PAU - FRANCE - 1997
Membre fondateur
de l'Association " Les Amis de TALLEYRAND "




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