N° 27

Londres, le 18 mars 1834

Monsieur le duc,

Je crois devoir appeler votre attention toute particulière sur le récit de la séance de la nuit dernière de la chambre des Communes qui se trouve dans les journaux anglais de ce jour. Une motion de M. Sheil tendant à obtenir la remise à la chambre de tous les documents relatifs aux affaires d’Orient a donné lieu à une discussion importante.

Vous remarquerez sans doute avec plaisir, Monsieur le duc, les passages du discours de lord Palmerston qui se rapportent plus spécialement aux relations politiques si heureusement établies entre la France et la Grande Bretagne. Le gouvernement du Roi ne pourra qu’être satisfait du langage des deux ministres anglais qui est non seulement fort honorable pour la France, mais qui constate d’une manière bien avantageuse pour nous aux yeux de l’Europe l’union des deux pays. Cette union devait être le but de nos efforts. Sa réalisation nous a déjà procuré et nous promet encore, ce me semble, de biens utiles résultats.

Les vacances de Pâques commenceront pour le Parlement le 26 de ce mois et dureront jusqu’au 14 avril. Plusieurs ministres en profiteront pour aller à la campagne. M. Ellice, secrétaire d’état de la guerre et beau-frère de lord Grey, se propose de passer ce temps à Paris. Il s’y rendra dans quelques jours avec lord Durham.

Agréez, Monsieur le duc, l’assurance de ma haute considération.

Ch. Mau. TALLEYRAND.