14 janvier 1832

Monsieur,

J’ai reçu par M. votre frère et par M. Tellier les dépêches que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire les 9 et le 1100 de ce mois.

Ces dépêches et tout ce qui m’a été dit par MM. Camille Périer et Tellier me montrent combien vous désirez que je fasse de nouveaux efforts pour obtenir des représentants des quatre Cours une déclaration qui puisse rassurer le gouvernement du Roi sur l’esprit dans lequel a été conçue la convention du 14 décembre. Mes efforts n’ont pas été interrompus un moment ; je suis sans cesse auprès des ministres pour les entretenir de cette difficile affaire et pour tâcher de les amener à donner au gouvernement du Roi le moyen de répondre aux objections qui pourraient lui être adressées sur l’affaire des forteresses. Je n’ai encore aucun résultat à vous annoncer, mais comme la ratification du traité du 15 novembre est retardée jusqu’à la fin de ce mois, nous sommes maintenant moins pressés que nous ne l’étions il y a quelques jours.

Soyez bien assuré, Monsieur, que j’emploierai ce délai de la façon la plus utile au service du Roi.

Les ratifications de la Prusse sont arrivées mais elles ne seront pas échangées immédiatement. On pense qu’il est plus convenable que toutes les ratifications soient échangées en même temps, et on espère obtenir ce résultat.

Je ne vous écris pas avec plus de détails aujourd’hui par ce que je me hâte de profiter d’un courrier de M. Rothschild qui part dans ¾ d’heures.

Je suis charmé, Monsieur, que M. Camille Périer se soit déterminé à faire le voyage de Londres et que cette circonstance me procure le plaisir de connaître une personne qui vous appartient de si près.

Agréez, Monsieur, l’assurance de ma haute considération.

Ch. Mau. TALLEYRAND.